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Développement de l'enfant

Le sommeil, quelle aventure !

Le sommeil joue un rôle essentiel dans le bon développement d’un enfant. C’est pourquoi il est important d’apprendre à bien dormir dès le plus jeune âge. Ce qui n’est pas toujours facile ! Vous qui êtes « grand », savez bien que l’on ne plonge pas dans le sommeil d’un coup de baguette magique. Vous savez aussi qu’il est parfois difficile de se rendormir lors d’un réveil nocturne, après un cauchemar… À vous donc de transmettre votre bon savoir. En étant un vrai prof’ de sommeil, vous permettrez à votre enfant d’apprécier pleinement la meilleure des activités nocturnes : celle du dodo parfait ! Apprendre à dormir à votre enfant, c’est passionnant !

Le sommeil à quoi ça sert ?

Il sert tout simplement à tout : durant le sommeil les petites têtes bossent, les petits corps grandissent. Il favorise la récupération de la fatigue physique, il est nécessaire à la croissance, repose l'esprit et apaise les tensions accumulées dans la journée. Il facilite aussi la maturation du système nerveux et aide à mémoriser les informations acquises dans la journée.

Plusieurs cycles

Le sommeil est organisé en une succession de cycles. Ceux du sommeil du bébé sont courts, entre 50 et 60 minutes. Ils s'allongent progressivement pour atteindre, vers 3 ans, la durée de ceux de l'adulte, soit 4 à 5 cycles de 1h30 à 2 heures chacun. Ceux du début de la nuit sont plus riches en sommeil lent et profond, ceux de fin de nuit ont des périodes plus fréquentes de sommeil « paradoxal », associé aux rêves (il est appelé « paradoxal » parce qu'il correspond à une période de forte activité du cerveau alors que le corps est au repos). Entre chaque cycle, se produit un micro réveil, une période délicate qui amène souvent l'enfant à appeler ses parents… à l'aide !

Un long voyage de nuit qui se prépare

Attention à l'excitation en fin de journée ! En effet plus un enfant court, crie, saute avant le coucher, plus il a ensuite du mal à trouver le sommeil. « Chez nous, on baisse la lumière et le ton après le dîner, les enfants jouent à des jeux calmes pendant 30 minutes en écoutant de la musique douce » explique la maman de Flora 4 ans et Tristan 6 ans « et je suis ferme sur la consigne pour que les enfants profitent de l'environnement calme que je crée à cet instant. Cette habitude familiale leur fait un bien fou après leur journée d'intense activité ! Le coucher se fait ensuite sans histoires. »

Un rituel à prendre au sérieux

« Le rituel du dodo toujours à l'identique, ça marche ! La seule fois où j'ai craqué et raconté deux histoires au lieu d'une, j'ai eu droit le lendemain à une surenchère de demandes » a constaté le papa de Mathis, 3 ans. La constance et la cohérence sont les clés de la réussite de la routine du coucher. Inutile d'y passer la moitié de la soirée. Une quinzaine de minutes suffisent amplement pour raconter une petite histoire, faire un câlin, rappeler à l'enfant toutes les belles choses qu'il va faire le lendemain… avant de le quitter sur la pointe des pieds.

Halte aux cauchemars

Partager un bon moment avant le coucher avec son enfant lui permet souvent d'échanger quelques confidences. Il se débarrasse ainsi du stress de sa journée avant de s'endormir. Lorsque les cauchemars se multiplient, montrez à l'enfant que vous maîtrisez parfaitement la situation. Ne rentrez pas dans son jeu en cherchant les monstres sous le lit, dans le placard : il suffit de dire qu'il n'y en a pas ! Écoutez-le avec attention et en silence : votre enfant évacue ses émotions par la parole. Cajolez-le, rappelez lui que dans sa maison, avec son papa et sa maman, il est toujours en sécurité. S'il a de vraies angoisses proposez-lui d'en parler le lendemain matin. À partir de cinq ans, une petite conversation avec un parent peut aider à dédramatiser les grandes peurs de la nuit ou d'oublier les tracas de la journée passée qui l'inquiètent encore.

Les bonnes idées pour passer des nuits tranquilles

  • Aller au lit ne doit jamais être une punition. Évitez les menaces du genre « si tu n'es pas sage, tu vas aller au lit sans dessert » lorsque l'enfant est très agité le soir. À l'inverse il aimera aller dans son lit, si vous en faites un petit coin bien à lui, avec des photos de la famille sur le mur, ou des images de ses héros préférés.
  • Évitez de laisser votre enfant regarder des dessins animés ou jouer à sa console avant d'aller au lit. Le bombardement d'images, de lumières et de sons est néfaste à un bon endormissement et à un sommeil paisible.
  • Pour éviter les conflits au moment du coucher avec un enfant plus grand, proposez lui de remplir chaque soir les cases d'un tableau de motivation (à télécharger ici). Chaque coucher réussi y sera consigné et lui donnera droit à un privilège (une heure de plus avant d'aller au lit le week-end, une grass'mat' jusqu'à 11 heures…)
  • À l'heure du coucher ou pour la sieste, apprenez à votre enfant à se relaxer. Parlez-lui doucement, en lui demandant de fermer les yeux et de s'imaginer « dans sa tête » dans une situation agréable : sur un nuage, dans les bras d'un gros nounours… Laissez-le ensuite continuer son aventure imaginaire qui l'amènera au sommeil tout en douceur.
  • N'intervenez pas quand votre enfant chantonne ou parle dans son lit même à une heure tardive. C'est sa façon à lui de se détendre avant de plonger de façon autonome dans le sommeil.


Madeleine Deny, auteur des "Petits guides parents" aux éditions Nathan.

Le sommeil
Quelques chiffres ...
Durée moyenne du sommeil sur 24 heures
1 à 3 ans : 14 heures
3 à 6 ans : 12 heures
6 à 10 ans : 11 heures

Temps de sieste
1 ans : 2 siestes (en milieu de matinée, puis en début d'après-midi)
2 à 3 ans : 1 sieste en début d'après-midi
4 à 5 ans : 1 temps de repos en début d'après-midi
Évitez les siestes après 16 heures. Le pipi au lit la nuit..
  • 8 à 12% des enfants de plus de 5 ans continuent de mouiller leur lit régulièrement.
  • À partir de 3 ans, les petites filles sont plus nombreuses que les garçons à réussir à passer une nuit au sec.
  • Ne pas pouvoir se retenir de faire pipi la nuit est souvent héréditaire : quand les deux parents ont été affectés d'énurésie tardive, leur enfant à 77% de risques d'être affecté lui aussi.
Guide pour les jeunes parents qui ne veulent pas mourir d'épuisement - 66 conseils judicieux d'une pédiatre -Dr Célia Levavasseur
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(photo © FamVeld / Shutterstock.com) illustrations Vincent Bougeau
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